toute l’histoire

Prologue en 1988
Création de Félix de Robert Walser.

1993
Création du théâtre du sentier.
Le titre du premier spectacle est emblématique : Je tiens à dire tout de suite…
Texte d’Emmanuel Bove tiré de Henri Duchemin et ses ombres.

Dès le départ les objectifs sont clairs et simples : aller jouer partout dans des lieux appartenant aux gens (salles des fêtes, la rue, les caves, les maisons de quartiers, mais aussi les théâtres).
Autre objectif : partir de la littérature, raconter des histoires surtout : l’humain est davantage peut-être un homo narrans qu’un homo sapiens (adaptation, montages, commandes d’écritures).
Pour aller jouer partout, il faut un dispositif scénique léger (tout doit entrer dans un mini bus) et un éclairage minimaliste.

Un texte, un objet poétique, un ou des acteurs, des musiciens, un rapport direct, de proximité et d’échange avec le public. Un art pauvre (arte povera) ou du moins modeste. 
Le choix des textes correspond à des préoccupations sociétales, la place de la poésie dans notre société, le nomadisme, le doute, les lieux de rencontres, la nourriture.

Une des préoccupations essentielle du théâtre du sentier est le rapport aux gens.
Après le spectacle, le temps de l’échange convivial autour d’un verre et d’un buffet compte beaucoup.
C’est le temps de se raconter sa vie et celle du monde à partir des émotions ressenties après le spectacle : pas de débat, pas d’explication mais de l’écoute. 

Etablir un contact aussi avec une région. C’est l’expérience du spectacle Georges Haldas : un itinéraire. Le comédien Claude Thébert a fait le voyage à pied, tirant une charrette qui se transformait chaque soir en scène de bistrot. 14 stations, 14 lectures différentes en 14 jours. Certaines personnes ont assisté à 10 lectures, d’autres accompagnaient le comédien sur une étape, le chauffeur du car postal régional klaxonnait la charrette et expliquait aux voyageurs de quoi il s’agissait, le journal régional La Côte indiquait en première page l’itinéraire et les lieux de rencontres entre Genève et Morges.

Les spectacles du théâtre du sentier sont courts, mais les discussions qui suivent sont longues.
Le théâtre du sentier est un théâtre nomade qui n’oublie pas les villes, les quartiers, la campagne (villages) et les appartements.

Les tournées
Dans les dix premières années, le théâtre du sentier s’est battu pour une tournée intra-muros, sur Genève. Différents théâtres institutionnels ont accueilli nos spectacles : La Comédie de Genève, le Théâtre Saint-Gervais, le Théâtre de Poche, le Théâtre Am-Stram-Gram.
Nous avons joué dans les parcs municipaux, la rue, les maisons de quartiers, en collaboration avec le Festival de la Bâtie.
Le théâtre du sentier (des sentiers) se consacre à un travail sur la région francophone de Suisse. Les spectacles sont joués entre 13 et 112 représentations grâce au répertoire qui permet de tourner pendant plusieurs années. 
Le théâtre du sentier a représenté la Suisse au festival des Francophonies de Limoges et a fait quelques incursions en Suisse alémanique et en France.

Aujourd’hui
Le spectacle Divaguer dans les buissons qui a déjà été joué 9 fois se poursuit. Pour parler de la nature, si on reprennait depuis le début… Sur cette planète vieille de 3 à 4 milliards d’années s’est développé un phénomène bizarre que nous appelons la vie et dont nous faisons partie. Nous n’en faisons pas partie depuis longtemps.

Cette création suit Perdre le nord, un spectacle sur la liberté à partir, entre autre, de la fable de La Chèvre de Monsieur Seguin. La liberté ne tombe pas du ciel. Il faut expérimenter des pensées nouvelles, raconter des histoires, prendre d’autres chemins.

Du « Passage du lecteur » aux « Lectures pour la maison »

En 1998, Claude Thébert commence son projet de lectures publiques avec le Passage du lecteur. Il se produit dans la rue, les cafés, les librairies, les bibliothèques, les galeries d’art, les musées, les écoles, les théâtres, des caves, des parcs, etc. Avec le Covid-19 et les conséquences que nous lui connaissons, nous avons dû nous adapter, pour rester proche des gens, toujours ! Mais comment ?

Avec la pandémie, nous avons réagi très vite en diversifiant et médiatisant nos interventions. C’était possible parce que nous sommes une petite structure qui agit depuis plus de 20 ans. 

Agir vite est une bonne chose, mais le théâtre du sentier a toujours travaillé sur la durée. Les projets sont simples avec pour but premier d’atteindre le plus grand nombre et de trouver les meilleurs outils pour atteindre notre but ; des outils simples, fonctionnels, et léger pour toujours garder la liberté de pouvoir changer de cap dans l’urgence.

Les lectures pour la maison ont été largement suivies par des particuliers, mais aussi dans des EMS et autres lieux malheureusement fermés. Rien n’était prévu, tout s’est fait avec les moyens du bord, car il le fallait ! Le travail de médiation, c’est lire, mais aussi partager et ne jamais s’arrêter.
Avec plus de 300 lectures pour la famille et deux fois par semaine une divagation littéraire qui permet de découvrir des œuvres d’auteur·e·s écrivant en français, mais aussi des traductions et des lectures bilingues, nous poursuivons ces lectures en ligne.

Elles sont devenues aussi essentielles que celles que nous proposons dans des librairies, chez Gaspard ou ailleurs. Essentielles pour garder le lien avec nos nouveaux·elles auditeur·ice·s, ceux qui ne peuvent pas nous rejoindre, mais qui sont là pour entendre.